jeudi 17 janvier 2008

Jeu de courbes



Cette lithographie a été réalisée il y a plusieurs années, lorsque j'étudiais en arts plastiques à l'Université Concordia.


La lithographie est une technique qui s'appuie sur le principe de la répulsion du gras et de l'eau, phénomène par lequel le gras et l'eau se repoussent mutuellement. Sur une surface, une pierre calcaire dans ce cas-çi, le principe agit de la manière suivante: un dépôt de matière grasse imperméabilise la surface et la rend impropre à absorber l'eau qui y glisse. Par contre, une surface mouillée refuse d'absorber le gras. Il en résulte qu'une surface grasse ne peut se mouiller et qu'une surface mouillée ne peut s'imprégner de gras.







En lithographie, toute élaboration technique consiste donc à créer, sur la surface de la pierre ou du métal, deux zones nettement distinctes par leurs propriétés contraires, l'une refusant le gras et acceptant l'eau et l'autre refusant l'eau et acceptant le gras. Voici comment se développe le processus technique qui rendra possible l'impression sur papier du dessin fait sur la surface de la pierre ou du métal.


En lithographie, quatre étapes de réalisation technique, à partir du dessin jusqu'à l'impression de l'image, reposent sur l'application du principe de la répulsion du gras et de l'eau:


-Dessin sur la surface lithographique

sur la surface parfaitement place d'une pierre calcaire ou d'une plaque de zinc ou d'aluminium, on exécute le dessin à l'aide d'un médium gras: crayon ou encres lithographiques.


Désensibilisation de la surface

On fait subir à la pierre ou à la plaque de métal une morsure en y appliquant une solution de gomme acidulée qui a un double but: dissocier définitivement le gras de son véhicule le rendant désormais partie intégrante de la surface de la pierre ou du métal... et surtout de faire pénétrer la gomme arabique.


Encrage du dessin

Ayant enlevé, avec de la lithotine, le véhicule instable du médium qui a servi à faire le dessin alors que le gras, qui en est dissocié, est pénétré à la surface de la pierre ou de la plaque; on procède à l'application de minces couches d'encre. On mouille d'abord la surface de la pierre. L'eau qui y est rejetée par la zone grasse est au contraire absorbée par la zone hydrophile. À l'aide d'un rouleau, on applique l'encre jusqu'à ce que les valeurs initiales du dessin soient retrouvées. L'encre grasse glisse sur la zone mouillée sans y adhérer alors qu'elle se dépose sur la zone grasse et sèche. La seule zone encrée est donc la zone sèche, celle de l'image.


Impression

Une fois l'image encrée, on y dépose une feuille de papier. Comme intermédiaire entre celle-çi et la raclette de la presse, on ajoute un habillage composé d'un papier buvard, pour protéger le revers du papier d'impression, et du tympan, dont la surface sera en contact avec la raclette.

On soumet ensuite la pierre encrée recouverte de papier à la pression de la presse exercée par la raclette. Celle-çi presse le papier contre l'encre permettant ainsi le report au papier de l'encre de la surface de la pierre ou de la plaque de métal.

Après avoir enlevé la pression et retiré l'habillage, on détache le papier et on remouille immédiatement la pierre. On recommence le procédé...!














1 commentaire:

Marguerite a dit…

Bonsoir Michèle,

Très agréable de voir tes différentes explorations artistiques et en même temps c'est très instructif. J'aime beaucoup la "litho" faite lors de tes études à Concordia et les cartes faites pour tes amies sont très jolies! J'espère que tu vas bien et que nous nous reverrons cet été!
Marguerite